Navisport, quand la mer gomme les handicaps
Quelque 118 personnes handicapées ont embarqué à bord de 35 bateaux ce week-end. Sous un beau soleil et sur une mer belle, Navisport fêtait ses vingt ans dans le pays de Lorient.
« Nous sommes venues chercher l'aspect sensoriel : le vent, les mouvements du bateau sur l'eau, le nécessaire équilibre du corps dans l'espace... » C'est de Marie et Pascal, polyhandicapés résidants au foyer Kersioul à Bréhan, dont parlent Chantal et Aline, leurs deux encadrantes.
« Et à voir leurs sourires, la partie est déjà gagnée ! »
Comme 116 autres personnes handicapées, Marie et Pascal ont embarqué samedi matin sur une des trente-cinq embarcations que des particuliers ont mis à disposition de Navisport du pays de Lorient. Navisport, c'était, dès 1977, l'idée d'Alain Floch. Victime d'un accident de moto, il avait été soigné à Kerpape, face à la mer, là où avait germée l'idée d'aider des handicapés à naviguer. Yves Arnal a repris le flambeau et, avec son équipe, pour le 20e anniversaire de cette manifestation dans le pays de Lorient, a mis les petits plats dans les grands. L'essentiel restait bien « de permettre à ces personnes venues de Bretagne mais aussi de région parisienne et même du Pays basque de découvrir le milieu nautique sans aucun aménagement spécifique ». Une « intégration totale » en ce sens où étaient associés tous types de handicaps et de bateaux : à voile, à moteur, de pêche ou de transport de passagers, sans oublier le Biche...
« Coupés du monde »
Et c'est donc vers Groix, les Courreaux, samedi, et Port-Tudy dimanche, que la flotte s'est dirigée, poussée par une gentille brise sous un soleil généreux. « Ce qui nous motive ? L'amour ! » Jacques et Michel, 77 et 68 ans, ont embarqué trois Locminoises sur leur monocoque : « En général, nos hôtes sont impressionnés, ils ne bougent pas beaucoup. Alors, tout en étant vigilants, on essaye de les faire participer : tirer un winch, tenir la barre... Et ils sont très attachants. Nous avons parfois de la peine à les quitter le dimanche soir... » Un sentiment partagé par les bénéficiaires, tous volontaires : Marie et Pascal ont navigué sur le confortable trimaran de Jean-Luc. « Le temps de ce week-end, ils ont coupé du monde et du rythme institutionnel, observaient leurs deux accompagnatrices. Ils ont fait des rencontres, sont sortis de leur quotidien. Cette bouffée d'oxygène est toujours bénéfique. Pour eux comme pour nous... »
Source OF du 15/09/2014